Cet article fait une analyse politique de la morale et de l’éthique en politique en Afrique. Il enjoint le citoyen africain spectateur et victime lasse des combats politiques narcissiques dans le continent, à se dissocier de la chose publique rendue impure par les pratiques politiciennes viles des principaux acteurs politiques et de leurs courtisans. Se faisant, l’homme africain en général devra placer toute son énergie dans la mise à pied d’un autre monde plus humain et progressiste, si jusqu’ici rien n’est fait pour désengorger le continent de ce destin usité dans une Afrique pourtant riche en hommes et en intelligence utiles à le propulser vers un devenir plus conquérant.
La démocratisation de l’Afrique est un vaste chantier sur lequel les nouvelles générations de citoyens africains doivent s’employer à mener à exécution par tous les voies et moyens d’ici 2060. Passer ce cap, 100 ans après les indépendances, c’est-à-dire un siècle durant, dans un monde un pleine modernisation (démocratique, technologique, économique etc.) – loin d’être fataliste – il n’y aura plus de place, ni d’espoir pour un réel processus démocratique dans le continent.
Il faudra alors s’adapter à une autre forme de démocratie tropicale sui generis.
Repenser les sociétés africaines après 2060 consisterait à créer nécessairement deux blocs, deux mondes à part, l’un composé de ces citoyens dévoués à la politique politicienne qui devront vivre de compromis, de cynisme et de flatterie ; se nourrir d’ilotisme à l’égard de ces sociétés up to date qui volontiers les entretiennent dans la servitude. Et l’autre, constitué de simples citoyens progressistes qui devront s’investir dans l’éducation et la formation professionnelle, l’entreprenariat et le développement d’une autre forme d’économie qui place l’intelligence humaine au centre de l’innovation et de l’émergence des sociétés africaines.
Séparer le citoyen africain, éternelle victime des manœuvres politiciennes égoïstes des corsaires de la politique en Afrique en est la motivation majeure.
Car, l’homme politique africain se nourrit avant tout en effet de l’ignorance des peuples et de leurs misères et ce dans le but de perpétuer son pouvoir chimérique : c’est-à-dire son incapacité ou sa débilité à comprendre le sens rudimentaire du bon fonctionnement des sociétés et de leurs besoins. L’incantation fait partie de son essence. Et toute personne dans son entourage proche ou éloigné apprendra méthodiquement à réitérer sempiternellement les mêmes faits et gestes. Il n’y a de place chez lui et des siens aucune idée de progrès, ni d’aventure. Le Kabilisme en est la parfaite expression : [Allusion faite au Président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila].
Les générations africaines de notre temps doivent se défaire de toute logique altermondialiste (entendue ici au sens de vouloir reconstruire un monde lointain et inactuel) et réfuter le jeu politique actuel – jusqu’au-boutiste et parfois antioccidental – dans lequel les place volontairement l’homme politique africain pour le détourner des combats immédiats et nécessaires à leurs survies : l’éducation ; la sécurité alimentaire ; le développement d’une agriculture plus performante, commerciale, autosuffisante et globalisée ; la révolution technologique ; l’emploi ; le développement d’une économie non fossile etc.
Le processus démocratique en Afrique est pris au piège des contradictions idéologiques volontaires des politiciens africains qui consistent à idéaliser les anciennes métropoles comme fomentateurs par excellence des déclins présents et quotidiens du continent, afin de maintenir dans la vraie-fausse illusion, dans le seul but de l’éloigner de l’ivresse d’un pouvoir débridé et antilogique – c’est-à-dire un pouvoir que l’on veut à vie à tout prix –, le citoyen rembruni et parfois illuminé.
Faussés dès le départ les fondements de base à la construction des sociétés démocratiques contemporaines politiques – à savoir : le respect de la parole donnée, de l’être humain, des institutions démocratiques, de la séparation des pouvoirs, etc. –, il est difficile d’imaginer aujourd’hui une société africaine riche de toutes ces complexités qui forgent la société progressiste actuelle.
Apprendre à céder le pouvoir à son successeur est une règle simple et rudimentaire qui devrait composer le politique africain. L’esprit va-t-en-guerre qu’il prône permanemment n’a guère de place dans nos sociétés, puisqu’il laisse sous-entendre par-là la profonde et totale dégénérescence de l’intellection de l’homme politique africain opposer à une alternance pacifique et démocratique du pouvoir politique.
Aussi, pour dépasser ce monde politique qui semble si éloigné de tous les vrais enjeux (politiques, géostratégiques, géopolitiques, économiques, culturelles, éducationnels, technologiques etc.) de notre ère, l’homme africain doit repenser en permanence son quotidien loin de cette politique hâbleuse, et, chercher à construire un monde à part, plus humain, progressiste, organisé, solidaire, riche d’esprit et d’innovation, travailleur, exemplaire et inexorablement tourné vers la profusion matérielle des besoins primaires, secondaires, tertiaires et infinis dont a réellement besoin l’Afrique et les africains pour être en marche et non au garage de l’histoire qui suit son destin en sourdine.
L’homme noir peut déconstruire son destin présent en investissant dans l’éducation et la formation professionnelle des esprits embrunis par l’illusion du monde politique. L’homme africain expatrié devrait investir une infime partie de son temps et de ses moyens matériels et monétaires en accompagnant vers l’émergence intellectuelle et professionnelle, par le parrainage de ceux des siens qui désœuvrés d’outils élémentaires, peinent à sortir de l’obscurantisme décomplexée et entretenue par la plupart des femmes et les hommes politiques du continent.
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