Cet article fait une analyse ethno-socio-politique des dynamiques du pouvoir politique en République du Congo à travers des repères historiques clés afin de déceler ou de déconstruction certains énigmes géopolitiques propres à l’un des pays les plus dangereux au monde.
La République du Congo doit son indépendance grâce au dynamisme et à la fibre nationaliste des populations originaires du Pool avec ses héros : Boueta Mbongo, André Grenard Matsoua, Mabiala Maganga, Mama Ngounga etc.
Sous la domination française, les populations du Sud ont su s’adapter progressivement à une nouvelle réalité politico-administrative pas si originale que ça, mais pour le moins assez hétéroclite dans le fond et dans les procédures qui s’avèreront être d’une grande barbarie et d’une violence inouïe.
Peuple libre, noble et astucieux ayant appartenu jusque-là à l’une des plus puissants empires que l’Afrique n’ait jamais connus, à savoir l’Empire Kongo dont il tirera le nom, ce noble peuple ne tardera pas d’exiger plus de liberté et d’autonomie confisqués par l’occupant.
Entre temps, avec la fin de la première guerre mondiale, grâce au traité de Versailles (1919), tous les territoires allemands d’Afrique sont octroyés, une part à la France et l’autre à la Grande-Bretagne. Les actuels territoires NORD de la République Congo étaient en réalité rattachés au Cameroun (cf. carte) et faisaient donc partie intégrante du territoire camerounais. Ces territoires qui n’ont jamais été sous le joug de l’Empire Kongo avant la période coloniale, étaient selon d’aucuns historiens africains, organisés en chefferie et en réalité moins avancés en comparaison aux société Kongo plus organisées et plus modernes.
Cet héritage facilitera pour un début l’installation coloniale française qui en moins de 25 ans de règne réussira à mettre en œuvre une colonie stable et prometteur. Les populations du Sud riches d’une insigne capacité d’adaptation se verront accorder progressivement une place importante dans l’administration coloniale et auront ainsi accès aux services publics. De cette longue période de cohabitation entre les peuples du Sud et ceux du Nord naitront une nouvelle société congolaise harmonieuse avec d’une part un groupement plus instruit, mieux organisé et plus conscient de leurs droits et de leurs libertés et d’autre part un autre groupement rétrograde, arriéré, moins instruit et opposé à toutes idées d’organisation et plus à même à faire de compromis et ce même au détriment de leurs libertés.
Les sociétés secrètes des populations du Sud (l’Amicale d’André Matsoua par exemple) feront tout pour instaurer progressivement dans le pays un climat hostile à la domination française. Peu à peu, en s’accaparant de la politique et grâce à une élite profondément instruite ils réussiront à pénétrer et à ronger de l’intérieur l’administration coloniale qui à bout de force finira par accorder plus d’autonomie aux dirigeants congolais.
Après l’indépendance du pays en 1960 ; ayant disparu, l’ennemi intérieur (le colon), les leaders du Sud chercheront à instaurer dans le pays un dynamisme industriel sans précédent qui placera le pays au rang des premières puissances industrielles du tiers monde, au même titre que la Chine, l’Inde et Israël dans les années 1960.
Cet élan sera anéanti par des clivages internes entre leaders du sud sur la base d’idéologie étrangères (sous leurs formes brutes) aux sociétés kongos telles que : le communisme, le socialisme etc.
Ces divergences feront disparaître peu à peu les sociétés secrètes du Sud au profit d’autres organisations importées qui anéantiront brutalement toutes idées d’indépendance au profit d’une nouvelle forme d’impérialisme et ce contre les intérêts des populations.
Confrontés à une constante pression d’autonomie venant des populations du Sud ; des intérêts étrangers favoriseront progressivement le resurgissement au pouvoir d’une certaine élite militaire originaire du Nord du pays plus accommodée au compromis et moins instruit afin de mieux contrôler leurs intérêts. Pour renforcer leurs pouvoirs, une véritable entreprise d’anéantissement des sociétés kongos sera mise à pied dès les années 1970 jusqu’à nos jours. La Région du Pool au Sud du pays d’où est originaire la plupart de l’élite congolaise connaîtra une destruction sans précèdent avec une immigration toujours grandissante de ses populations vers l’Europe. Ces populations plus instruites que la majeure partie d’autres congolais laissent derrière elles un pays en pleine décadence et plongé en permanence dans le marasme de tout genre qui place le pays parmi les plus dangereux au monde et les moins avancés d’Afrique. Nonobstant une volonté marquée de destruction des sociétés kongos, force est de contacter que les populations originaires de cette partie du Congo demeurent dans tous les domaines, les plus en vue dans le pays et à l’étranger.
Si la géopolitique du pouvoir en place a toujours été marquée par la déstabilisation permanente de la région du Pool et ce dans le but d’éteindre toutes restructuration d’organisations ou de sociétés secrètes du sud à même d’instaurer dans le pays une organisation politique responsable, démocratique et libérale, force est de constater que dans l’histoire de l’humanité le naturel a toujours eu tendance à revenir au galop pour ainsi occuper l’espace indument occupé par le désordre.
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