L’emploi en Afrique: secteur public, secteur privé. Quelles politiques?

La notion du travail, de l’emploi est malheureusement très peu comprise dans les sociétés africaines. Les pouvoirs publics peinent à leur tour à créer des systèmes alternés promptes à combler les déficits. Et la jeunesse africaine laxiste, de s’en remettre trop souvent aux politiques. Pensez à ce borne qui conduit un malvoyant et vous comprendrez le problème du chômage qui affecte plus de 60% (selon la Banque Mondiale) des jeunes actifs africains.


   Penser l’emploi en Afrique est non seulement de la responsabilité des pouvoirs publics, mais il incombe également à tous les acteurs publics et privés d’impulser les bonnes pratiques canalisatrices visant à favoriser l’épanouissement de cette masse sociale qui opte la plupart du temps en faveur du salariat/fonctionnariat et contre l’entreprenariat.

   En général, si les gouvernements des États africains sont à blâmer pour le manque d’efficacité de leurs politiques publiques en matière d’emploi; trop souvent celles et ceux qui occupent des responsabilités majeures au sein de diverses administrations publiques (Éducation nationale; Plan; Économie etc.) ont souvent tendance à renier à leur tour leur rôle de proximité en la matière.

   Car, avant de penser l’emploi, il faut obligatoirement penser développement. Une société qui ne sait pas se situer dans le futur, sera incapable de panser les problèmes sociétaux les plus banals qui se posent et que vivent minimalement les populations.

   Par exemple, si la souveraineté alimentaire reste au stade du discours politique et que par ailleurs toutes les administrations publiques concernées de près (Commerce, Agriculture, Finances, Coopération Internationale, Recherche Scientifique etc.) ou de très loin (Éducation nationale, Économie forestière, Environnement, Fonction publique etc.) peinent à accompagner, mieux à anticiper le discours politique; un tel pays aura du mal à atteindre cet objectif.

   C’est aux administrations centrales de détecter, d’innover, d’inventer, de planifier et d’impulser les politiques primaires favorables à l’objectif final, en l’espèce: garantir une alimentation saine, suffisante, toujours disponible et accessible à toutes les couches de la société.

   Aussi, comme pour toute entreprise, il faut une ressource humaine qualifiée et non qualifiée pour atteindre une telle finalité. Ainsi le rôle des pouvoirs publics sera de favoriser une disponibilité d’une telle réalité en procédant à l’orientation proportionnelle d’élèves/étudiants vers des filières utiles à court, moyen et long terme dans l’atteinte de l’objectif visé. 

   Mais, compte tenu de la réalité socio-politique en présence en Afrique, l’efficacité des administrations publiques dépendent du degré de leur politisation. En effet, seule des administrations publiques neutres, autonomes et tournées obligatoirement à la résolution des problèmes qui se posent dans la société peuvent favoriser l’épanouissement social des populations et l’atteinte par exemple des objectifs du millénaire pour le développement des Nations Unies et adoptés en l’an 2000 à New York (USA).

   Par ailleurs, la jeunesse africaine est hélas de très loin la moins tournée vers le développement. Elle est trop souvent politisée et en perte de modèle de réussite. Renfermée dans le modèle parental « colonial », il vise à tout prix le recrutement au sein de la fonction publique nationale. La réussite est synonyme pour d’elle d’étalage des moyens et biens de ce monde, combien même leur acquisition est le fruit d’acrobatie tout illégale et paisible d’emprisonnement. Bref, le vol, la concussion, la corruption sont vus comme les meilleurs moyens d’atteindre rapidement les portes d’une certaine classe sociale privilégiée et géographiquement capable de conquérir le monde.

   L’effort personnel est perçu comme un chemin de croix et inaccessible. Incapables de se réunir entre elles et de penser son développement professionnel, elles se perdent dans les projets primaires de leurs ainés: voyager loin de la misère quotidienne.

   Cette jeunesse attend du politique l’action. Mais quelle action? Le recrutement à la fonction publique.

   Malgré l’accès à Internet, elle peine toujours à comprendre que quand on vit dans un pays pauvre, sous-développé ou en voie d’émergence, la richesse consiste à créer des systèmes d’emplois légaux capables d’importer dans le pays les devises étrangères et à implémenter grâce aux moyens acquis des entreprises locales capables d’inventer et de solutionner les maux primaires propres à sa société avant de conquérir le monde. Tel fut jadis le chemin entrepris par les jeunesses des pays émergents et en voie de l’être tels que la Chine, Singapour, l’Inde, le Brésil, la Corée du Sud etc.

   Le politique seul ne peut développer une société enfermée dans le passée. Celles et ceux qui désirent ardemment la vie ne peuvent guère laisser aux autres le soin de définir leur devenir. À chacun d’inventer le développement et de créer ses opportunités d’abord chez soi et ensuite envisager la conquête économique, environnementale et financièrement du monde.

Christopher Jivot Bitouloulou-Julienne Ntsouli Ngambio

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