Oser le développement en Afrique : Smart City

Une Ville intelligente ne serait-elle pas envisageable en Afrique ? Le Président Sud-africain Cyril Ramaphosa a réaffirmé récemment publiquement sa volonté de lancer durant son mandat à la tête du pays les bases d’un projet qui dotera l’Afrique du Sud d’une « Smart City », une première en Afrique. Pour certains, ce projet est tentaculaire et irréalisable, pour d’autres si l’Afrique du Sud avec le génie du milliardaire sud-africain Elon Musk (fondateur entre autres de Tesla, SpaceX etc.) a su se positionner dans le très restreint club des grands en matière d’innovation technologique, elle est également capable d’inventer le monde de demain, et donc d’oser le développement par la création d’une Ville intelligente.


   Wikipédia – encyclopédie collective en ligne – définit l’expression anglaise Smart City (ville intelligente) comme suit : « L’expression « ville intelligente », traduction de l’anglais Smart City, désigne une ville utilisant les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour « améliorer » la qualité des services urbains ou encore réduire ses coûts. »

   Oser le développement en Afrique implique entre autres choses, la mise en place de politiques publiques en matière d’urbanisme et de construire d’infrastructures publiques visant à projeter les villes de demain. Mieux à concevoir ce qui n’existe pas encore, mais dont on imagine déjà l’ossature. 

   La plupart des villes africaines ont été projetées et conçues lors de la période coloniale, et on y retrouve facilement jusqu’à ce jour de nombreuses bâtisses coloniales encore intactes. Seulement, lorsque ces villes avaient été conçues, elles ne comptaient pas le nombre d’habitants qu’elles contiennent de nos jours. L’exode rurale, les guerres civiles, le chômage, les famines et d’autres épidémies et maladies de tout genre ont contribué à surpeupler les principales grandes villes de ces pays, délaissant par la même occasion certains territoires pourtant géologiquement parlant mieux structurées pour y construire de nouvelles villes.

   Prenant par exemple une ville comme Kinshasa en République démocratique du Congo qui contient à ce jour près de 15 millions d’habitants (cf. Banque mondiale). En 1920, la ville de Kinshasa ex-Léopoldville, comptait à peine 1.600 habitants. Après l’indépendance en 1960, sa population est passée à 443.000, faisant d’elle déjà à cette époque l’une des villes les plus peuplées du continent. Le million d’habitant est atteint 10 ans plus tard, soit en 1970. En 2000 la capitale de l’ex-Zaïre compte près de 5.500.000 habitants. En conclusion, l’on constate aisément que Kinshasa croît d’environ 1.500.000 habitants tous les 10 ans. Malheureusement comme la majorité des grandes villes africaines, faute d’espaces accessibles pour y bâtir des appartements, mieux, faute de moyens financiers, les populations de trop sont contraintes d’occuper les zones périphériques proches de la capitale pour y construire pêle-mêle des quartiers entiers, sans le moindre respect des conditions d’hygiène, d’urbanisme et cadastrales élémentaires. Conséquence, ce sont généralement les quartiers les plus touchés en cas d’épidémie et lors d’inondations en ces temps de dérèglements climatiques.

   Que ce soit à Kinshasa, Libreville, Lagos, Sfax, Dar es Salaam, Praia, Kinkala ou Benguela, les autorités publiques peinent à mettre prioritairement au centre de la gestion quotidienne des villes les politiques publiques en matière d’urbanisme, de gestion des voiries publiques et de limites en matière cadastrale.

   Paris, Bordeaux (en France) et d’autres villes à travers le monde qui s’en sont inspirées (Rome, Stockholm, Barcelone, Madrid, Bruxelles, Bucarest (dont un quartier est surnommé par son architecture « le petit Paris »), Le Caire, Istanbul et biens d’autres villes encore, tiennent une partie de leurs aménagements présentes grâce au génie du Préfet et Sénateur Georges Eugène Haussmann, qui ne fut nullement ni Ingénieur civile, ni Architecte de Profession, mais bien un ex-étudiant du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris ; cet homme connu à travers le monde et admiré jusqu’à ce jour, a su concevoir, projeter les grandes bâtisses qui ont solidifié et embelli Paris, Bordeaux etc. En s’entourant des meilleurs professionnelles en la matière, Georges Hausmann a fait par exemple de Paris, une ville intacte, et tournée vers l’avenir.

   Alors, qu’en est-il exactement de l’objet principal de notre réflexion : Ville intelligente « Smart City » ?

Si l’Afrique globalement a raté le pari de l’urbanisation de ses villes, il n’est jamais trop tard d’oser le développement à travers la projection et la créativité entourant par exemple la création de Villes intelligentes.

   Ce ne sont pas des espaces qui manquent dans les pays africains. Si Dubaï qui ne fut rien il y a encore 30 ans en arrière a su bâtir une réalité infrastructurelle indéniablement tournée vers l’avenir, les gouvernements africains doivent inventer l’Afrique de demain. Et cela est possible à une seule condition : Éloigner le tout politique des projets qui engagent tout un pays, les générations à venir, la place que l’on souhaite que l’Afrique puisse occuper en la matière dans un avenir proche.

   Une Smart City aura pour bénéfice d’engloutir sismiquement parlant le problème du chômage et permettrait de tourner les nouvelles générations vers les métiers de demain, donc les formations professionnelles et universitaires les plus susceptibles de favoriser la compétitivité des jeunes africains sur le marché de l’emploi comparativement aux jeunesses d’autres pays émergents ou développés. En plus, les nouvelles générations pourront très facilement relever le défis du progrès et de la diversification économique tant souhaité pour booster les économies africaines encore trop exposées aux aléas des marchés mondiaux des produits miniers et pétroliers.

   Hausmann n’a jamais été ministre ou un homme politique de grand envergure national, et pourtant il a dédié son intelligence pour inventer et encadrer les territoires, les communes, les villes et d’autres infrastructures d’avenir. Cela dit, le problème de l’Afrique se situe également du coté de la centralisation du pouvoir politique. Les territoires et leurs principaux administrateurs de peur de faire de l’ombre au régime en place, mieux, à cause du clientélisme et faute de moyens financiers conséquents ont du mal à concevoir et à implémenter les politiques publiques nécessaires au développement des territoires. Et pourtant, c’est à eux qu’incombe prioritairement de définir les contours cadastraux, infrastructurels des territoires sous leurs mandats. Les Maires et Mairesses, les Préfets et Préfètes, etc. passent le plus claire de leurs temps à se complaire dans des rôles mineurs de gardiens de temple. Leurs rôles se limitent trop souvent à faire du secrétariat en signant çà et là des documents administratifs à longueur de journée.

   En République du Congo par exemple, le candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2021, candidat favori et principal adversaire au régime en place, l’économiste et honorable député Dr. Guy Brice Parfait KOLÉLAS ; à travers la mise en place de son projet de société « Plan parfait pour le redressement du Congo (en sigle P.P.R.C) », ce dernier projette de réformer en profondeur les rapports entre le pouvoir politico-administratif central et local. Avec à la clés plus d’autonomie aux territoires pour leur permettre d’entrevoir de façon pratique, dont financièrement parlant, le développement des collectivités territoires sur tous les plans. De ce fait, les territoires n’attendront pas le pouvoir central pour mettre en place des plans quinquennaux ou autres, en matière industrielle, infrastructurelle, agroalimentaire etc. Parce que plus près des populations, les gouvernants locaux devront penser principalement et localement les villes de demain et par ce fait faire plus facilement front à d’autres questions sociétales d’envergure telles que l’emploi, l’éducation, la santé etc. L’Union des démocrates humanistes Yuki (en sigle l’UDH-YUKI), principal parti libéral et de droite du pays, et le plus important au Congo-Brazzaville, est ainsi parmi les principaux partis politiques en Afrique qui ont compris que pour oser le développement sur le continent, il faut projeter l’avenir sur plusieurs générations, comme aime à le dire si bien son leader l’économiste et honorable député Dr. Guy Brice Parfait KOLÉLAS, je cite : « le Congo d’abord ». Oui, pour penser et oser le développement durable et intelligente de nos villes, il faut un degré d’amour et de patriotisme, sans pour autant vivre en autarcie et éloigné du monde, et c’est bien tout le contraire d’un parti libéral et humaniste.

 

Christopher Jivot BITOULOULOU-JULIENNE NTSOULI NGAMBIO

 

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