Perché ha vinto il NO?

Cet article fait une brève analyse sur l’état politico-sociétal du monde occidental partant d’un cas précis et d’actualité: le NON au référendum sur la réforme constitutionnelle proposée par le Premier Ministre italien Matteo Renzi le 04 décembre 2016. Que le lecteur garde à l’esprit que 2/3 du test présent avait déjà été écrit deux jours avant la publication des résultats qui ont donné victorieux les partisans du NON. Enfin, de « Perché vince il No ? » pour des raisons de clairvoyance intellectuelle nous avons opté pour le « Perché ha vinto il No ? » puisque tout était déjà écrit au passé … Nuance?


Il y a à travers le monde une vague insoupçonnée et presque imprévisible qui conduira progressivement et sans doute l’état actuel des choses vers un bouleversement généralisé du statu quo présent et ce dans de nombreuses zones géographiques du globe.

En effet, qui aurait cru hier que le groupe armé les FARC entreprendraient de suivre finalement la voie de la paix via un accord pacifique avec le gouvernement colombien? Qui aurait parié hier qu’un couple d’afro-américain résiderait à la Maison Blanche pendant plus de huit ans? Le renoncement de François Hollande à un deuxième mandat ; la candidature de François Fillon à l’Elysée; Macron; Valls? Trump? Le Brexit et la fin de la carrière politique de Cameron? Yaya Jammeh qui jouerait le jeu de la démocratie en Gambie après 20 ans d’autoritarisme? La fin du régime militaro-autoritaire en Birmanie? La sortie de l’Afrique du Sud de la cour pénale internationale? L’Etat islamique? La chute du géant bancaire Lehman Brothers? La Fin du régime Kadhafi? La vague migratoire que vit l’Europe actuellement? La montée « clamorosa » des extrémistes presque partout en occident? La chute du Cavaliere en Italie et l’arrivé au pouvoir du jeune Matteo Renzi? Pour ne citer que ça.

Justement, la réforme constitutionnelle entreprise et soumise au peuple par le gouvernement Renzi via le référendum populaire du 4 décembre 2016 dernier consistant dans le fond à déchoir le Sénat italien actuel d’une bonne partie de ses prérogatives, faisant d’elle par conséquent non plus une chambre siamoise de celle des députés mais une espèce de chambre consultative de seconde zone et dont le rôle aurait été pour le moins centré sur les régions, par les régions et pour les régions , et ce, sans réel influence sur la politique courante du pays à part d’offrir royalement une possible carrière politique à la Merkel au désormais ex-Premier Ministre italien Matteo Renzi; oui pour de nombreux italiens cette réforme des institutions cacherait derrière un agenda obscur téléguidé par l’establishment pro européen.

En poussant plus loin notre analyse, on constate de plus belle le clivage existant dans la société italienne, car malheureusement, quand on questionne le peuple du tréfonds, la majorité silencieuse, le ras-bol est le même. Force est de constater que pour de nombreux italiens et en l’occurrence les jeunes et les vieux et plus précisément les citoyens ayant un revenu bas, la réforme des institutions de la République ne serait surplombée ce qu’il considère comme prioritaires : le social, la sécurité et l’immigration massive. Le gouvernement Renzi a sous-estimé les voix de la majorité silencieuse. Oui, désormais les populations des pays occidentaux peuvent être comparées au peuple de France qui jadis se sentant meurtri par les excès des privilégiés sous l’ancien Régime décida d’entreprendre la révolution française de 1789.  En effet, si les dirigeants européens ne prennent pas garde, d’ici moins de 20 ans l’Europe connaitrait une déchirure sociétale d’une importance sans précédent, car de nos jours le peuple à tendance à prendre pour cible aussi bien l’élite politique que tous celles et ceux qui grâce à l’école de la République et au travail permanent ont su s’élever de la société pour construire un avenir décomplexé.

Les questions identitaires prennent progressivement un tournant étonnant. Les débats sur la sécularisation ressurgissent âprement un peu partout. L’église n’est plus la victime visée, la religion musulmane prend le relais. La défense des droits des minorités quel qu’ils soient, à l’exception des immigrés, surabonde l’espace public et ce nonobstant l’indignation des plus traditionnalistes et là de nouveau surgissent in extrémis l’antichambre de la laïcité : le sécularisme.

En politique la droite quitte le centre et semble prendre le chemin de l’extrême. Idem pour la gauche. Le centre occuperait progressivement son espace.

Enfin, quitte à profiter de l’instant présent, les plus vaillants d’entre les électeurs italiens de tous bords politiques se reconnaitront sans nul doute plus dans une espèce de «machin» politique, « populisme » dirait la bien pensance que dans les partis traditionnels progressivement «aguatofané». Et ceux-ci d’entonner en larme comme des reptiles humanisés un semblant «BELLA CIAONE!» à tous. Non ! Non ! et Non ! Renzi ne prendra pas quand même sa retraite politique à 41 ans et le Parti Démocratique ne mourra certainement pas si vite. Mr. 40%, plus que jamais progressiste cherchera à tout prix à «mandare a quel paese» les frondeurs PDistes, ceux-là même qui s’offusquèrent de la manière avec laquelle les Renzistes mirent fin au système Letta, Bersani et j’en passe. Renzi lui-même ou les Renzistes feront tout pour déjouer tous les pronostics afin de continuer à compter sur l’espace politique national. Ceux qui déplorent la manière avec laquelle le jeune Matteo a rendu les cartes, n’ignorent la fourberie avec laquelle progressivement elles seront rebattues. Parce que l’Italie n’est pas la Grande Bretagne, car si pour Ed Miliband c’est fini le rêve Premiership, l’arène politique italienne cache de nombreux félins communico-politiques.

Aussi, quelle place pour l’Italie sur l’échiquier international? Elle continuera à jouer très justement le même rôle jusqu’aux prochaines élections législatives en 2017. Le bouleversement adviendra très probablement sous le Mouvement 5 étoiles de Grillo qui a su très bien joué la carte « fantomatique » sur la scène politique italienne: ni à gauche, ni à droite, ni au centre, ni aux extrêmes. Effectivement, sans faute l’Italie prendra le chemin de la Suisse, avec comme menace l’establishment pro-européen – et ce n’est pas Alexis Tsipras qui me contredira – , puisque l’Italie se prépare à vivre sous le « Grillisme » avec Di Maio comme probable futur Premier ministre de l’Italie au lendemain des législatifs d’ici 1 an, mais pour moins de 1000 jours à la tête du gouvernement tant qu’il n’y aura pas dans ce pays un vrai changement de système car disant le franchement, la politique à l’italienne est une « chance » pour ce pays où chaque portion (Politiques, Administration publique, entrepreneurs privés, le pouvoir judiciaire etc.) de la République sait jouer bravement son rôle, malgré l’indécence générale du jeu politique. Il faut une III République à l’italienne! Bémol, attention à l’analyse démographique électorale trop hâtive, car la majorité silencieuse a à peine commencer à dire son mot. Rien n’est jamais écrit en avance!

Dott. Christopher Jivot Bitouloulou

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