La France et l’Europe à la Croisée des Chemins Démocratiques


Cet éditorialexplore les menaces posées par la montée des extrémismes en Europe sur la démocratie. Il souligne la nécessité de vigilance face aux manipulations politiques et met en avant le rôle crucial des forces de gauche pour contrer les dérives autoritaires, notamment en vue des élections législatives de 2024 en France.


La montée des extrémismes en Europe, au sein d’une période marquée par une instabilité mondiale et des tensions quasi apocalyptiques, doit être une source de préoccupation majeure non seulement pour les élites politiques européennes et internationales, mais aussi pour les intellectuels et les citoyens eux-mêmes. En effet, ces derniers subissent en première ligne les conséquences des dérives irrationnelles de politiciens déterminés à rompre avec la logique des processus démocratiques. Ce rejet des fondements mêmes de l’état de droit et des droits de l’homme, fruits des luttes révolutionnaires passées et présentes, menace gravement les valeurs démocratiques. Face à cette crise, il est impératif de renforcer la vigilance collective et d’encourager un engagement plus profond pour défendre et promouvoir les principes démocratiques. Le déclin de la rationalité politique représente un risque non seulement pour la stabilité actuelle, mais pour l’avenir même de nos sociétés contemporaines. L’urgence est donc à l’action concertée et à une réflexion renouvelée sur les moyens de protéger et de faire progresser les acquis démocratiques et les droits humains dans ce contexte de turbulences globales.

Ignorer les convulsions politiques et sociétales actuelles, c’est s’exposer à la répétition des tragédies du passé, qui ont infligé de lourds dégâts à l’humanité et à nos écosystèmes. Ces mêmes causes, si elles ne sont pas traitées, reproduiront inévitablement leurs effets désastreux à moyen terme, permettant à des démagogues de semer la division en érigeant des murs au lieu de bâtir des ponts. La manipulation des masses, rendue plus efficace par l’usage méthodique des réseaux sociaux, constitue une menace sérieuse. Il est impératif de concevoir des stratégies pour contrer ces méthodes, sans quoi l’abrutissement collectif progressera, rendant les masses vulnérables à des discours politiques manipulatoires présentés comme des vérités absolues. Ces messages, bien qu’à peine voilés, incitent à la violence contre autrui et à la destruction de l’État.

Les faux révolutionnaires de notre époque ne cherchent qu’à capturer l’appareil d’État pour reproduire, avec une intensité accrue, les ravages humains et matériels d’antan. Face à cette situation, une prise de conscience collective et des actions concrètes sont essentielles pour protéger les valeurs démocratiques et éviter un retour aux erreurs du passé.

L’appel d’Emmanuel Macron à un front républicain en dissolvant le Parlement témoigne d’une audace politique et offre des leçons instructives. L’histoire de la Ve République française montre que la dissolution du Parlement par un Président candidat à un second mandat tend à favoriser ce dernier. Cependant, lorsque cette dissolution est effectuée par un Président sans ambitions de réélection, elle a souvent permis aux forces d’opposition de gagner en influence.

Dans le contexte actuel, en tant qu’observateur francophile de la politique française, il est crucial de reconnaître que si l’extrême droite remporte les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet 2024, les institutions françaises devront faire face à un défi immense. L’arrivée de politiciens inexpérimentés et radicalisés, dont l’unique ambition est de semer le chaos et d’inciter à la haine permanente, mettrait à rude épreuve la résilience de la démocratie française. Ce scénario ne menace pas seulement l’ordre interne, mais également la stabilité internationale. La vigilance et l’engagement en faveur des valeurs républicaines sont donc plus que jamais nécessaires pour contrer ces forces déstabilisatrices et préserver l’intégrité des institutions et de la société.

C’est pourquoi il est crucial de ne pas percevoir avec suspicion l’émergence des forces populaires de gauche, même si elles sont teintées de courants politiques polarisants. Bien au contraire, ces mouvements peuvent jouer un rôle indispensable en agissant comme un contrepoids républicain face à l’emprise croissante et inquiétante des forces négatives extrémistes.

Dans une époque marquée par une montée alarmante de l’extrémisme de droite, les mouvements de gauche, malgré leurs tendances parfois radicales, peuvent offrir une alternative précieuse. Ils ont le potentiel de canaliser la colère et les frustrations populaires vers des actions constructives, promouvant des valeurs de justice sociale et d’inclusivité. En se posant comme gardiens des idéaux républicains, ces forces de gauche peuvent contrer l’autoritarisme et la xénophobie propres aux extrémistes, offrant ainsi une vision d’espoir et de renouveau démocratique.

L’histoire montre que les moments de crise profonde appellent des réponses audacieuses et diversifiées. Les forces de gauche, malgré leurs critiques et défauts, apportent une dynamique vitale qui peut redonner aux citoyens un sentiment de contrôle et de participation dans un système politique souvent perçu comme éloigné de leurs préoccupations. Elles sont essentielles pour maintenir un équilibre démocratique face à des menaces qui cherchent à exploiter la peur et la division.

Ainsi, loin de constituer une menace, les forces populaires de gauche doivent être perçues comme une opportunité de revitalisation politique et sociale, un bouclier contre la déstabilisation orchestrée par les extrémistes. Leur capacité à mobiliser les citoyens pour des causes progressistes et à défendre les acquis démocratiques représente un rempart indispensable dans la lutte pour la préservation de la démocratie et de la cohésion sociale en France et au-delà. Les alliances républicaines, bien qu’imparfaites, sont essentielles pour empêcher l’extrémisme de transformer les sociétés contemporaines, où qu’elles se trouvent, en terrains de lutte idéologique et morale.

Si l’extrême droite devait remporter les élections politiques des 30 juin et 7 juillet 2024 en France, il serait essentiel de permettre au peuple de constater par lui-même l’étendue des désastres que ces mouvements identitaires et racistes, qui prolifèrent en Europe, peuvent engendrer. Leur gestion, caractérisée par des erreurs coûteuses pour la paix nationale et la stabilité socio-économique, révélera la supercherie de leurs promesses. Agir contre eux de manière prématurée risque de les renforcer lors des prochaines élections politiques, aggravant ainsi les troubles publics et entraînant des conséquences plus néfastes que bénéfiques.

Par conséquent, il est crucial de laisser ces mouvements anti-sociétaux démontrer leur incapacité à gérer la cité. Toutefois, si au lieu de favoriser la prospérité des nations, ils rompent avec l’ordre démocratique, il serait impérieux d’intervenir pour prévenir le chaos et éviter un retour aux années sombres des années 1930 et 1940, où l’antisémitisme et la xénophobie alimentaient des atrocités.

Les risques d’implosions géopolitiques sont actuellement extrêmement élevés : la guerre russo-ukrainienne en Europe, les tensions entre les deux Corées et entre la Chine et Taïwan en Asie, les conflits persistants au Moyen-Orient entre Israël et la Palestine, ainsi que les implications de l’Iran, du Yémen et du Liban. En Afrique, les tensions entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, la guerre civile au Soudan, et la menace terroriste islamique au Sahel, au Nigeria, et au Mozambique continuent de déstabiliser ces régions. En Amérique Latine, la guerre des cartels de la drogue contribue à la crise migratoire aux portes des États-Unis et du Canada.

Dans ce contexte marqué par des crises géopolitiques intenses et des tensions globales croissantes, il est crucial de disposer d’un leadership capable non seulement de contribuer à la pacification de ces conflits, mais aussi de diriger l’Europe vers une détente essentielle. Cette détente doit favoriser une croissance économique inclusive, réduire l’insécurité, et atténuer les pressions migratoires, entre autres défis urgents. Un tel leader doit posséder la vision et la préparation nécessaires pour relever ces défis complexes, tout en s’engageant activement dans la lutte contre la crise climatique mondiale.

Plus que jamais, il est indispensable de faire preuve de clairvoyance et de détermination pour protéger les sociétés européennes des menaces que posent les extrémismes et les régressions historiques. Ce leadership éclairé doit promouvoir des politiques qui renforcent la solidarité européenne, stimulent la coopération internationale, et favorisent un environnement de paix et de prospérité. Face à un monde en mutation rapide, où les risques de conflits armés, les crises économiques, et les catastrophes environnementales se multiplient, la seule voie viable est celle d’une gouvernance qui privilégie le dialogue, l’inclusion, et le respect des droits humains.

En mobilisant les ressources et les talents nécessaires, un tel leader pourra orienter l’Europe vers un avenir de stabilité et de progrès, tout en répondant aux aspirations des citoyens pour un monde plus sûr et plus équitable. Cette approche proactive et humaniste est essentielle pour assurer la résilience des sociétés contemporaines face aux défis du 21e siècle et pour bâtir un avenir où la paix, la sécurité, et le développement durable sont accessibles à tous. Si cela est vrai pour la France, il en va de même pour tous les pays où des extrémistes, quels qu’ils soient, cherchent à capturer ou ont capturé l’appareil d’État.

Christopher Jivot Bitouloulou

 

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