La Géopolitique interne: Lari-Kongo fierté d’appartenance ethnique au Congo-Brazzaville

La géopolitique interne au Congo-Brazzaville entre le Nord et le Sud du pays a drainé de nombreux conflits politiques, civils et militaires, et ce depuis les indépendances et essentiellement à partir de la fin du XXème siècle et ce jusqu’à nos jours.


   Brazzaville et par ricochet la région du Pool a essentiellement été de tous temps l’épicentre de ces velléités ayant causés dans le pays de nombreuses pertes en vies humaines, épargnant par là la partie nord du pays dont est originaire le régime politique en place (du Général Denis Sassou N’Guesso). Minoritaire démographiquement, l’obtention du pouvoir politique suprême dans le pays par un ressortissant du nord en temps de démocratie résulterait en tout évidence non du hasard, mais la résultante d’une haute conscience démocratique dont a fait preuve les congolais originaires du sud lors de l’élection présidentielle de 2016 en votant massivement le candidat originaire du Nord (Le Général Jean-Marie Michel Mokoko aujourd’hui incarcéré dans les geôles du régime politique en place et qui de toute évidence, et ce en dépit du holdup électoral de 2016, croisait au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2016 le candidat originaire du Sud Guy Brice Parfait Kolélas). Face à cet état de fait, la conservation du pouvoir politique dans le pays passe nécessairement par les armes pour le régime en place. Puis, conscient du caractère réfractaire des populations du sud foncièrement imbue de liberté et de démocratie, le nettoyage ethnique de ce peuple s’est vite imposé dans «le ratio» de la classe politique tribale en place comme l’ultime instinct de survie politique. Partant, parce que fièrement originaire de ce peuple raflé, j’estime qu’il est nécessaire de faire prendre conscience à l’élite intellectuelle du sud et plus particulièrement à celle Lari-Kongo du danger qui nous guette tous, afin de faire cesser la barbarie dont est l’objet nos frères et sœurs dans le pays.  

   La peur est le reflet d’un état d’esprit contraint par un ensemble d’éléments marquants et parfois enracinés dans une espèce d’extranéité frisant parfois le vrai, mais le plus souvent l’irréel. Cela étant, il est essentiel et surtout nécessaire d’appréhender et d’analyser ces éléments d’ornement, ces épingles afin d’en ressortir la substance qui nous obstacle tout autour et tout au long de notre devenir, mieux de notre existence. Nier l’existence d’un être culturel c’est s’auto nier, car l’homo sapiens est le reflet, la synthèse même de l’Existence, puisqu’au-delà de toute considération il demeure la seule essence matérielle ceint de «logos» et de «ratio», puis capable du vrai comme du faux, et on ne le dira jamais assez.

   Cela dit, l’Autre, Autrui ne peut me convaincre de ne point être, dès lors que l’être culturel qui me ceint est infiniment manifeste. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il dît, rien ne peut avoir raison d’une philosophie millénaire et atavique: culturae hereditatem (mon héritage culturel). S’en vanter n’est pas synonyme d’égo démesuré, au contraire celles et ceux qui m’en font le reproche au nom d’une unité nationale subjective démontrent par là leur volonté manifeste d’anéantir mon héritage et partant celles et ceux qui comme moi en sont le reflet épatant. Ce repli identitaire dont ils nous accusent est aussi au contraire un élément de démonstration de leur envie démesurée de nous voir anéanti, englouti par la peur. 

   Parce que je n’ai ni peur, ni honte de mon essence, j’exalterai infiniment mon être culturel. Et j’en ferai la démonstration par la langue, les chants, les contes et histoires, l’économie, la science, la politique, bref par le savoir. Je ne serai m’en lasser. Et mon devoir culturel ultime et intime c’est de transmettre ce noble héritage aux miens fussent-ils le fruit d’une alchimie culturelle nationale ou d’autres lieux. Néanmoins, riche de ces valeurs, la réalité nationale qui nous ait commune à tous et ce indépendamment des entrailles de nos esprits culturels nous condamne à proclamer à l’unisson notre fierté nationale sans pour autant que chacun nie, ma foi, son héritage culturel propre.

   Partant, appartenir à la communauté Lari-kongo est une chance insaisissable; peuple millénaire, noble et riche d’une élite intellectuelle la plus danse du pays (dépassant largement les 90% aux indépendances et dégressive depuis les années 1980 jusqu’à nos jours et atteignant entre 55% et 60% de l’élite intellectuelle du pays). Cet élan historique en perte de vitesse est au vu de la situation politico-historique, sociale et économique récente et par ailleurs délétère dans le pays la conclusion d’une volonté politique de quelques-uns, ayant en tête le désir d’anéantir l’être culturel Lari-kongo marginalisé à tous les niveaux et foncièrement déclassé et vilipendé dans le pays.

   En somme, j’en appelle donc à la conscience du peuple Lari-Kongo et à son sens historique des responsabilités, et plus particulièrement à cette élite intellectuelle que beaucoup cherche à anéantir et à entrainer dans des considérations tant de soumission que de négation de soi, de prendre en main son destin et à faire barrage à celles et ceux qui tentent depuis des années à nous anéantir, à nous faire prendre peur. Ne nous renions guère, fidèles, engagés envers les uns, les autres, solidarisons-nous face à l’ignoble et soyons plus que jamais déterminés à maintenir l’éternelle flamme de notre existence. Notre engagement d’aujourd’hui déterminera notre avenir, ceux de nos enfants et notre place au sein de la communauté nationale. N’ayant pas peur d’être, parlant nos langues, soyons fiers de notre héritage culturel, soyons déterminés à nous soutenir les uns, les autres. Aussi, ne dénions point à l’autre son essence culturelle, d’ailleurs la négation de l’autre ne fait pas parti de nos valeurs. Pactisons, communions et surtout infligeant le dédain du verbe le plus sanglant à quiconque qui oserait et chercherait de quelques façons que ce soit à nous extirper notre être culturel Lari-kongo, car notre survie en dépend.

   Que peut-on attendre de celles et ceux qui infligent le chaos et « le goût du sang » à nos semblables? La conscience Lari-Kongo nous enjoint à ratisser plus loin nos efforts et à soutenir sans faute celles et ceux d’entre nous qui s’engageront publiquement pour notre survie et partant de celle de toute la communauté nationale. Accuser sans preuve réelle ceux des nôtre qui luttent par tous les moyens pour notre bien commun est une douleur et une blessure, mieux une autoflagellation. Agir de la sorte c’est faire le jeu de celles et ceux qui veulent notre anéantissement. Ressaisissons-nous et mutualisons nos efforts au sein des clubs de penser afin d’instaurer dans le pays et à l’avenir un nouvel ordre politique, social, économique fondé sur un réel pacte national qui restaurera dans le pays la vraie liberté d’action de toutes les forces vives culturelles du pays. N’ayant jamais peur de nous constituer en réseau internationale des ressortissants du Pool, oui, j’en appelle ici même et avec émotion et fierté à la constitution immédiate de la Ligue Internationale des ressortissants du Pool.

   Combien de temps encore continuerons nous à tolérer l’inacceptable? Le peuple Lari-Kongo est déclassé, volontairement poussé à l’immigration, pour celles et ceux qui demeurent au pays, ils font systématique l’objet de stigmatisation pour le seul fait d’être. Continuerons nous d’attendre de ceux là même qui raflent nos parents le réconfort et la solidarité? Organisons-nous et défendons notre être culturel en cours d’extinction! Il n’y a pas de honte à avoir à nous constituer. Nos parents sont volontairement poussés à déserter l’école, lieu de conscience, d’élévation et de liberté d’esprit. Nos parents espèrent en notre sens du devoir et des responsabilités et ce nécessairement face à l’histoire, à notre histoire commune.

Christopher Jivot Bitouloulou-Julienne N’tsuli Ngambio

 

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