Réchauffement climatique: la crise de l’eau. Quels enjeux pour l’Afrique?

«L’eau, l’eau est là…» tel est le refrain d’une des chansons présentes dans le très célèbre long métrage d’animation franco-belgo-luxembourgeois du réalisateur Michel OCELOT. «Kirikou et la Sorcière» est le nom de ce film. Quoique ce long métrage, se soit inspiré d’un conte africain, la problématique mise en exergue dans ce film est très visiblement celle du manque d’eau potable encore malheureusement d’actualité de nos jours dans de nombreux pays d’Afrique, mais pas que…


   L’Australie est le continent le plus chaud sur terre. Et l’eau y est devenue, dans certaines régions, un bien marchand, et non plus un bien public mondial ou une ressource universellement (cf. résolution ONU du 28/07/2010) accessible à tous et au juste prix. Quant à l’Iran, à cause d’une surproduction de barrages, avec plus de 500 barrages en moins de 25 ans, le pays court dans les prochaines années une terrible crise de l’eau pouvant causer l’exode de millions d’iraniens vers d’autres pays.

   Si l’eau est la vie, peu sont ceux qui à ce jour prennent conscience que l’eau est un produit tarissable. Et à ce titre, certains économistes et hommes d’affaires croient que pour changer les mentalités ou le comportement que d’aucuns consommateurs ont vis-à-vis de l’eau dans l’utilisation qu’ils en font, il faut que l’eau devienne un bien marchand au même titre que le pétrole, l’or, etc.

   Dans certaines régions aux Etats-Unis comme en Australie par exemple, l’eau est devenue réellement un bien marchand, cotée en bourse et objet dans certains cas de spéculation avec des cours élevés à certains moments et des prix exorbitants pour les consommateurs in fine. Les premiers touchés par cette crise, sont les agriculteurs, les éleveurs et certaines industries.

   Et l’Afrique dans tout ça?

   Tout d’abord, avant d’analyser le cas de l’Afrique, il est important de noter au passage que l’eau est devenue depuis certaines années une source de tension géopolitique entre la Turquie et d’autres pays limitrophes comme Chypres et bien d’autres. Selon le gouvernement Turc, au même titre que la nature ait doté certains pays de ressources pétrolières et minières par exemple, la Turquie est souveraine dans la manière dont il décidera d’utiliser ses ressources hydrauliques. Ce qui revient à dire, les pays frontaliers moins dotés en eau potable, seront contraints de payer pour avoir accès à cette ressource naturelle.

   En Afrique, il n’est pas rare de voir s’opposer régulièrement à propos du Nil l’Egypte à d’autres pays partageant avec elle cette réserve d’eau très importante pour sa survie. Ainsi, tout projet de construction de barrage sur le Nil fait objet d’entente entre les gouvernements de ces pays.

   En réalité, s’il pleuvait régulièrement dans certains pays d’Afrique comme le Tchad, le Niger, le Soudan, l’Éthiopie, le Mali, le Burkina Faso et bien d’autres, il ne se poserait pas réellement de problèmes, puisque l’abondance de pluies remplirait les cours d’eaux. Par exemple, en Afrique du Sud, la ville d’Adélaïde risque de connaitre une crise majeure de pénurie d’eau, car il ne pleut presque plus dans la région. Et cela a pour conséquence, une exode importante des populations locales vers d’autres villes dans le pays. En effet, La sécheresse bat son plein dans de nombreuses villes africaines. Toutefois, il sied de reconnaitre que l’Afrique est de très, très loin l’un des continents riches et auto-suffisant en matière d’eau douce et potable.

   Cela dit, loin d’organiser des colloques, des forums ou des conférences internationales qui traitent de l’importance de l’eau et afin d’éviter la prochaine crise d’eau qui plane vers l’horizon 2050, certains pays d’Afrique peuvent construire des oléoducs hydrauliques permettant l’exportation et la vente de l’eau vers les pays climatiquement en difficulté. D’une part, cela permettrait à certains pays de combler leurs besoins en matière d’eau, et partant de responsabiliser les consommateurs in fine par une sensible augmentation des factures d’eau. D’autres part, tout en consolidant la coopération internationale entre les pays, la vente d’eau permettra aux pays vendeurs de diversifier leurs économies, et de sensibiliser en même temps leurs propres consommateurs de la nécessité de mieux utiliser leurs ressources hydrauliques. Et cela peut également passer par la hausse des factures d’eau.

   En bref, ce qu’il faut retenir est que le réchauffement climatique causera un drame irréversible dans de nombreux États, avec entre autres comme conséquence une forte augmentation de pluies dans certains pays et malheureusement de fortes sécheresses dans d’autres ce qui risque d’entrainer une exode des populations des pays touchés par le manque d’eau vers d’autres pays en abondance. Mathématiquement parlant, le manque de besoin vital cause toujours et nécessairement l’immigration des êtres vivants (hommes et animaux) vers des terres vivables. Et, la présences des frontières ne seront d’aucune façon des obstacles infranchissables aux déplacements des populations. Donc les enjeux en la matière sont doubles. Primo, en investissant dès aujourd’hui dans la mise en place des infrastructures facilitant la vente de l’eau vers d’autres pays, cela favorisera le dynamisme économique des pays vendeurs, avec à la clés la création d’emploi et l’entrée des devises. Secundo, l’Afrique résoudra de façon durable les questions liées à la crise de l’eau dans certains pays, et partant cela aura comme impact, l’apaisement des tensions géopolitiques dans la région et avec l’eau beaucoup de ces États démunis en eau pourront mieux favoriser leur autonomie alimentaire grâce à une agriculture plus responsable et durable.

   En république du Congo, par exemple, il n’est pas rare de constater que certains territoires ou régions puissent souffrir du manque d’eau potable malgré d’importants moyens financiers mis à disposition par le gouvernement pour remédier aux problèmes du secteur et ce nonobstant la présence dans tout le pays de nombreux cours d’eau, plaçant le pays parmi les grandes puissances mondiales en matière de ressource hydraulique. Cela dit, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2021, le favori à cette élection et candidat déclaré à la candidature, l’économiste et honorable député le Docteur Guy Brice Parfait KOLÉLAS Président du parti de Droite, libéral et humaniste «l’UDH Yuki», a placé au cœur de son projet de société intitulé «Plan parfait pour le redressement du Congo (PPRC)» les problématiques liés à l’eau et à sa distribution sur tout le pays et notamment dans la partie septentrionale du Congo qui historiquement n’a pas pu bénéficier d’infrastructures solides en la matière aussi bien avant qu’après les indépendances.

 

Christopher Jivot Bitouloulou-Julienne Ntsouli Ngambio  

    

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