Congo-Brazzaville: parabole d’une démocratie anormale

En 1992, le Congo-Brazzaville organise sa toute première élection présidentielle démocratique postindépendance. Le pays tente ainsi de se libérer du joug militaro-tribalo-dictatorial du parti congolais du travail au pouvoir depuis le coup de force militaire du 31 décembre 1968. La présidentielle des 09 et 16 août 1992 organisée par l’alors Premier Ministre de la transition, André Milongo (1935-2007), offrait pourtant au pays des perspectives meilleures, dont un processus démocratique salué à travers le monde…


L’an 1992 …

   Donc, le 09 août 1992 le peuple congolais, réputé d’être en Afrique parmi les grandes nations illuminées  et particulièrement très instruit, s’intéressant aux débats publics, par ailleurs très politisé et enfin mû d’un esprit de conquête intellectuel avec sa cohorte d’intellectuels et d’écrivains réputés et célèbres à travers le monde; ce peuple redevenu libre au lendemain du forum national démocratique, encore dite conférence nationale (ayant eu lieu du 25 février 1991 au 10 juin 1991), pouvait enfin agir librement et consciencieusement, en élisant ainsi ses futurs dirigeants politiques.

   Lors de ce premier tour très disputé, arrivent respectivement:

1er – Pascal Lissouba (UPADS) avec 35,97% (soit 282.020 voix);

2ème – Bernard Kolélas, (père), (MCDDI) avec 20,37% (soit 159.682 voix);

3ème – Denis Sassou-Nguesso (PCT) avec 16,75% (soit 131.346 voix);

4ème – André Milongo (indépendant [fondateur de l’UDR-Mwinda]) avec 10,20 % (soit 79.979 voix);

5ème – Jean-Pierre Thystère Tchicaya (RDPS) avec 5,80% (soit 45.466 voix);

6ème – Joachim Yhombi-Opango (RDD) avec 3,57% (soit 27.953 voix);

7ème – Charles David Ganao (UFD) avec 2,87% (soit 22.514 voix);

8ème – Paul Kaya (indépendent) avec 1,95% (soit 15.277 voix);

9ème – Augustin-Célestin Gongarad N’Koua (UPDP) avec 0,67% (soit 5.272 voix);

10ème – Clément Miérassa (PSDC) avec 0,55% (soit 4.298 voix);

11ème – Jean-Martin Mbemba (UP) avec 0,45% (soit 3.558 voix);

12ème – Alphonse Souchlaty Poaty (URP) avec 0,30% (soit 2.378 voix);

13ème – Gabriel Bokilo (URN) avec 0,29% (soit 2.296 voix);

14ème – Angèle Bandou (RDPSEC) avec 0,12 % (soit 980 voix);

15ème – Antoine Makangou Loukamy (AMICALE) avec 0,08% (soit 649 voix);

16ème – Corentin Auguste Kouba (RUDL) avec 0,05% (soit 413 voix).

   Avec plus de 792.281 voix exprimées (soit 784.081 votes comptabilisés, contre 8.200 votes blancs ou invalidés) sur 1.332.821 électeurs inscrits; ce moment unique de marquage électoral le plus évidemment démocratique dans l’histoire postindépendance du Congo-Brazzaville restera dans l’histoire de ce pays comme un moment de véritable expression populaire en vue d’un changement radical et intégral voulu par le peuple redevenu libre et indépendant des manœuvres dilatoires, antidémocratiques, tribalo-militaro-dictatoriales de l’ancien régime impopulaire communiste incarné par le parti congolais du travail (ancien Parti-État).

   Ces résultats populaires et implacables furent aussi le résultat d’une réalité socio-électorale du Congo profond et souvent très méconnu des prétendus spécialistes de l’Afrique ou du Congo-Brazzaville en particulier et qui pullulent sur les médias occidentaux, dont particulièrement sur les médias français. Cette réalité sociologique de l’électorat congolais, longtemps cachée ou accentuée par le PCT dans ses dérives autoritaires dès 1969 jusqu’à la libération démocratique de 1992, loin de s’être dissipée au fil des ans; au contraire, après le coup d’état militaire de 1997, le parti congolais du Travail a lourdement empiré cette évidence électorale. Désormais les congolais dans leur majorité votent d’abord d’un point de vue ethnique, puis, ils votent tout, sauf le PCT. Les 17 et 21 mars 2021, le vrai peuple a fait le choix de la raison et du changement profond incarné par un seul candidat aujourd’hui choisi par l’histoire pour devenir le marqueur de la libération démocratique à venir du pays et comme HÉROS NATIONAL dans la lutte contre la dictature et le mépris des valeurs humaines et bantous (dont sont champions en mépris total, les ennemis du Congo que sont le PCT et ses alliés).

   Comment diable le PCT peut-il prétendre emporter dès le premier tour une quelconque élection présidentielle dans ce Congo que nous, les intellectuels et chercheurs congolais connaissons mieux que quiconque ?

   Qui au parti congolais du travail peut en toute sincérité, conscience et sans ambages, affirmer que les congolais ont choisi de « poursuivre la marche… » sur le chemin des violations permanentes de leurs droits et libertés les plus fondamentaux; de la précarité accentuée par le chômage structurel; de la destruction des valeurs du vivre ensemble que nous léguèrent les pères fondateurs pour que puisse vivre éternellement la flamme de cette nation congolaise qui peu à peu s’étiole pour laisser place à des revendications indépendantistes de plus en plus loquaces et ce à cause du PCT ?

   Pour préserver intacts nos 342.000 Km2 de territoire national, il va falloir que ceux qui avec acharnement persistent à voler le peuple et à ruiner notre communauté de destin commun, renoncent au mal et à la destruction tant des hommes que de ce pays que nous avions tous hérité de nos aïeuls.

   Le Parti congolais du travail (en sigle PCT) demeure et demeurera dans l’histoire de ce pays comme le seul et principal actionnaire majoritaire à 88,57%, de la division, du communautarisme, du séparatisme ethnique et de la haine raciale, de l’opposition tribale virulente et nationale, aujourd’hui devenue monnaie courante, entre filles et fils du Congo.

   Désormais, à cause du PCT, il y a d’une part les congolais qui se sentent discriminés, écartés, pourchassés pour leurs opinions; et de l’autre ceux des congolais qui ont la conviction d’être devenus les nouveaux maîtres d’un territoire, d’une colonie (le Congo-Brazzaville), et que personne sauf eux ont le droit au chapitre dans tous les sens du terme. « Qui boude, bouge ! » dixit lors de la campagne présidentielle de Mars 2021, l’actuelle Ministre de la jeunesse et de l’éducation civique du Congo-Brazzaville, Madame Destinée Doukaga; prélude d’une véritable chasse à l’homme au 21ème siècle et ce dans un pays qui se veut et se dit démocratique.

   Les 831.827 congolais qui s’exprimèrent le 16 août 1992, lors du deuxième tour de l’élection présidentielle, afin de départir les deux candidats arrivés en tête au lendemain du premier tour organisé le 09 août 1992; en allant voter librement et consciencieusement, ils étaient loin de s’imaginer que 29 ans plus tard, notre beau pays le Congo allait être à nouveau pris en otage par un groupe de mercenaires, antidémocrates et haineux qui sont aujourd’hui disposés à embraser le pays pour se maintenir au pouvoir et ce afin de satisfaire leurs égos démesurés, comme si, un si riche pays comme le Congo-Brazzaville n’avait pas suffisamment de richesses pour anoblir ces quelques 4 à 5 millions d’habitants. Pour ces parvenus, sans carrières professionnelles, le pouvoir est un jackpot ou une loterie nationale qu’ils auraient emporté et que le reste des congolais devraient soit se contenter de survivre ou de mourir, soit s’exiler et mourir loin de la terre de leurs ancêtres.

   Élu nouvellement et démocratiquement Président de la République du Congo avec 61,32%, soit 506.395 voix, contre 38,68%, soit 319.396 voix pour Bernard Kolélas (père); le Professeur Pascal Lissouba (1992-1997) avait vu, grâce à sa grande expérience professionnelle et politique, mais aussi avec l’avantage d’une carrure de scientifique internationalement réputé, les choses en grand en plaçant «la science et la technologie» au centre de son ambition pour le pays dans son programme de gouvernement et ce afin d’impulser progressivement le développement du Congo par son industrialisation comme autrefois sous le mandat du Président Alphonse Massamba-Débat (1963-1968).

   Nous ne le redirons jamais assez, la sociologie électorale de 1992, loin de s’être dissipée, elle s’est au contraire accentuée et ce à cause des dérives autoritaires et discriminatoires du parti congolais du travail (PCT). Ainsi, de nos jours, les congolais votent d’abord par appartenance ethnique ou régionale, et ensuite, ils votent tout, sauf le PCT.

   Comme en 2002, en 2009 et en 2016, les faux résultats de l’élection présidentielle des 17 et 21 mars 2021 au Congo-Brazzaville, que nous ne commenterons pas ici par simple pudeur et respect pour les lecteurs, ne sont aucunement le reflet de la réalité électorale nationale congolaise. Les chiffres publiés le 23 mars 2021 dernier par le régime militaro-tribalo-dictatorial de Brazzaville et qui donnent élu dès le premier tour le Président de la République sortant avec 88,57% dans un premier temps, puis dans un deuxième temps avec 88,40% le 06 avril 2021 dernier, ne valent rien. Ils cachent au contraire la véritable réalité populaire en ébullition dans le pays. La chute de ce régime cupide et sans à venir est plus que jamais proche, il va falloir encore tenir bon.

   Le véritable vainqueur de l’élection présidentielle des 17 et 21 Mars 2021, le Dr. Guy Brice Parfait Kolélas: Père contemporain de la lutte contre la tyrannie au Congo-Brazzaville et HÉROS NATIONAL.

   Son décès à Paris lors de son évacuation sanitaire, dans des circonstances graves et troublantes encore non élucidées, et ce, seulement quelques heures après la fermeture des bureaux de vote lors du premier tour du 21 Mars 2021, a mis tout le pays dans l’émoi et sous le choc.

   Sa mort, a fait revivre dans le souvenir de beaucoup les évènements politiques et tragiques ayant fortement marqué l’histoire politique du pays entre 1969 et 1992. Durant cette étrange période, le Congo-Brazzaville fut le théâtre des assassinats politiques sismiques et systématiques entreprises jadis par le système militaro-tribalo-dictatorial du Parti Congolais du Travail (en sigle PCT). À cette époque, deux chefs d’États, dont un en place, le premier et unique cardinal catholique dans l’histoire du pays et plusieurs importantes figures militantes, sociales et politiques furent pure et simplement neutralisés car considérés hostiles aux honteuses méthodes de gestion qui consistaient entre autres à exclure et à diviser les congolais entre eux pour ainsi hisser au sommet de l’État un clan, une famille, une tribu minoritaire qui avait, qui a droit à tous les excès du monde.

   En revenant au pouvoir en 1997 avec l’aide militaire de pays étrangers suite à un très sanglant coup d’état qui renversa le régime démocratique du Président Pascal Lissouba, le PCT réinstaurera sous le voile d’une prétendue démocratie, un même système militaro-tribalo-dictatorial, sans pitié, inique, rétrograde, lâche et imbécile. De nouveau, entre 1997 jusqu’à nos jours, de nombreuses figures intellectuelles, sociales, et politiques disparaitront petit à petit. Qui sait, peut-être, serais-je le prochain sur la liste ?  En disant ceci, Dieu seul sait combien de menaces et d’intimidations me sont parvenues de quelques vauriens et imbéciles. Mais nous ne lâcherons rien ! La chute de ce régime cupide et sans à venir est plus que jamais proche, il va falloir encore tenir bon!

   «Mes chers compatriotes, je suis en difficulté. Je me bats contre la mort. Mais cependant, je vous demande de vous lever. Allez-y voter, pour le changement. Je ne me serai pas battu pour rien. Battez-vous! Je ne me serai pas battu pour rien. Levez-vous! Comme un seul homme. Faites-moi plaisir. Je me bats sur mon lit de mort. Vous aussi, battez-vous! Pour votre changement. Allez-y! Il y va de l’avenir de vos enfants. Battez-vous! Merci.» Telles furent les dernières paroles du véritable vainqueur de l’élection présidentielle des 17 et 21 Mars 2021, le Dr. Guy Brice Parfait Kolélas: Père contemporain de la lutte contre la tyrannie au Congo-Brazzaville et HÉROS NATIONAL.

   Les congolais ont enfin, quoique dans la douleur, un modèle contemporain de lutte populaire contre la tyrannie, le népotisme et la dictature. Plus que jamais, les ultimes paroles du Président Guy Brice Parfait Kolélas, HÉROS NATIONAL, demeureront à vie dans la mémoire collective, comme ceux d’un homme sincère et humaniste qui lors de ses nombreuses interventions publiques et populaires disait affectueusement: « Depuis l’âge de 9 ans, j’ai toujours dit, mon destin et celui du Congo ne font qu’un. S’il faut mourir j’accepte de mourir. »

   Guy Brice Parfait Kolélas, HÉROS NATIONAL, était un homme politique exemplaire comme il n’y en a très peu de nos jours; un père de famille et un mari honnête, aimant et responsable; un leader populaire charismatique très proche des congolais. Enfin, par-dessus tout, il avait un inconditionnel et profond amour fortement chevillé au corps, pour les gens et pour son pays le Congo-Brazzaville. Cet homme respectueux des valeurs bantous, conciliant et soucieux du bien-être d’autrui, ce fin stratège était prêt à gouverner non pas dans l’exclusion, ni dans la division, mais dans l’amour du prochain et dans l’intérêt supérieur de la nation, un pays riche d’opportunités qu’est le Congo-Brazzaville. C’est pourquoi, en dessinant les grandes lignes de son projet de société, le Plan Parfait Pour le Redressement du Congo (PPRC), que j’ai personnellement défendu par voie de presse et à travers les médias de la diaspora congolaise à l’étranger, le Dr. Guy Brice Parfait Kolélas, HÉROS NATIONAL, avait à cœur le bien-être social, sanitaire, professionnel de l’homme congolais. C’est pourquoi il s’est battu jusqu’à son dernier souffle afin de restaurer la démocratie, la solidarité, le partage et l’amour du prochain. Ce qui n’existe plus dans le pays depuis la brutale intrusion du PCT dans l’histoire du Congo-Brazzaville.

   Mais, bien que parti trop tôt vers l’orient éternel, nous avons aujourd’hui en tant que peuple le devoir de poursuivre la route afin de matérialiser son dernier testament politique. Car, si nous ne faisons rien pour continuer la lutte, nos enfants, nos neveux, nos nièces, nos petits-enfants seront à nouveau victimes d’un système qui a trop perduré et qui n’a cessé de faire des milliers de victimes. Dans ce Congo-Brazzaville dirigé par le Parti Congolais du Travail (en sigle PCT), aucun avenir n’est possible, aucun espoir n’est envisageable. Cela dit, le peuple congolais doit se lever comme un seul homme pour se battre pour l’avenir de ses enfants, comme dixit notre héros national Guy Brice Parfait Kolélas.

   Le Plan Parfait Pour le Redressement du Congo (PPRC) verra le jour et se matérialisera tôt ou tard. Il en va de l’avenir et du développement intégral de la nation congolaise toute entière. L’UDH-YUKI saura préserver et pérenniser ce grand héritage national que nous a laissé le Président Guy Brice Parfait Kolélas, HÉROS NATIONAL. Et, le cas échéant, par la force de l’esprit Guy Brice Parfait Kolélas, HÉROS NATIONAL, nous n’hésiterons pas à nous lever « comme un seul Homme » pour faire barrage à tout esprit maléfique qui tenterait de marchander son idéal et le parti politique qu’il nous a tous légué, à nous cadres, membres, militants, sympathisants et au peuple congolais dans sa plus grande majorité, de l’est à l’ouest, du sud au nord. Que ceci puisse donc servir d’avertissement aux esprits faibles, entêtés, égarés et dérangés ! Il ne se serait pas battu pour rien. Sa mort doit servir de marqueur à une nouvelle ère et à un Congo nouveau, libre et entièrement indépendant du PCT.

   Le 05 avril 2021, l’Union des démocrates humanistes Yuki (en sigle UDH-YUKI), parti cher au Président Guy Brice Parfait Kolélas, publiait les résultats de ses propres compilations et véritables résultats de l’élection présidentielle des 17 et 21 Mars 2021, résultants des fiches (de couleur jaune) en provenance des bureaux électoraux répartis sur l’ensemble du territoire national. Sur 5.778 bureaux électoraux, l’UDH-YUKI n’a pu avoir en sa possession que les procès-verbaux (ou fiches de couleur jaune) de 1.172 bureaux électoraux sur 5.778. Cela est en effet due à la rétention anti électorale, lâche et antidémocratique des informations et résultats sortis dans chaque bureau électoral, et à laquelle nous a si fréquemment habitué le PCT depuis qu’il a pris en otage l’avenir et les destinés de notre pays. En effet, selon les chiffres partiels (soit 1.172 procès-verbaux sur 5.778) et publiés par l’UDH-YUKI, sont arrivés en tête:

1er – Guy Brice Parfait Kolélas, (fils), (UDH-YUKI) avec 64,13% (soit 176.195 voix);

2ème – Denis Sassou-Nguesso (PCT) avec 31,40 % (soit 86.264 voix);

3ème – Mathias Dzon (UPRN) avec 2,05% (soit 5.633 voix);

4ème – Mafoula Dave (LS) avec 1,05% (soit 2.878 voix);

5ème – Albert Oniangué (SE) avec 0,62% (soit 1.715 voix);

6ème – Joseph Kignoumbi Kia Mboungou (LC) avec 0,55% (soit 1.502 voix);

7ème – Anguios Nganguia Engambé (PAR) avec 0,20% (soit 555 voix).

   Nul besoin d’être un génie en mathématique pour arriver à la conclusion que les résultats de l’élection présidentielle des 17 et 21 Mars 2021 publiés par le régime de Brazzaville sont totalement faux. Par conséquent, les faux résultats publiés par le PCT ne méritent aucun intérêt, et aucun commentaire de la part de chercheurs et intellectuels consciencieux que nous sommes.

   En conclusion, il est écrit qu’on peut tromper une partie du peuple tout le temps, qu’on peut tromper un certain temps tout le peuple, mais qu’on ne peut jamais tromper tout le peuple tout le temps. (Abraham Lincoln, 16ème Président des États-Unis d’Amérique, 1861-1865).

Christopher Jivot Bitouloulou-Julienne Ntsouli Ngambio

 

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